Georges Lemoine est né en Normandie, mais vit essentiellement à Paris à partir de 1946.
Il découvre et tombe amoureux de Gargilesse dans les années 1960, et pendant de nombreuses années il vient avec sa famille chez Marcel Pacaud à l’Hôtel des Artistes pour les vacances.
Depuis 2009 il habite, au cœur du village, une petite maison achetée en 2000, qu’il a rendue plus commode, sans lui faire perdre son cachet ancien. Le grenier est devenu chambre, la cave en terre battue une bibliothèque. Des bonzaïs soigneusement entretenus par ses soins sont venus prendre place autour du puits, dans la cour. Dans l’ancienne maison de Thérèse, la lavandière, il a installé son atelier, au-dessus de la Gargilesse. Devant la fenêtre danse le feuillage des acacias qu’il a souvent dessinés. Car Georges Lemoine dessine. Depuis toujours. Et toujours. Formé à Paris dans une école d’arts graphiques, il a travaillé à partir de 1955 pour la publicité et pour les magazines féminins comme “Elle” en utilisant la technique de la linogravure. A la fin des années 60, il est passé au dessin puis à l’aquarelle qui se prêtait à son univers poétique.
A partir des années 70, il se consacre à la littérature de jeunesse en dessinant pour les revues Astrapi, Okapi et Pomme d’Api de Bayard presse. S’inscrivant dans la famille des Kate Greenaway, Etienne Delessert et Tomi Ungerer, il enchante des générations d’enfants par les illustrations des œuvres littéraires les plus connues comme celles d’ Andersen, Elisabeth Brami, Rolande Causse, Charles Dickens, JMG Le Clézio, Jack London, Michel Tournier, Marguerite Yourcenar, Oscar Wilde. Il a beaucoup dessiné pour Gallimard dans la collection Folio Junior dont il a réalisé le tout premier volume en 1977 (“la maison qui s’envole” de Claude Roy), mais aussi pour Grasset, Casterman et Sorbier.
Si vous voulez vous faire une idée de cette œuvre si riche, vous pouvez decouvrir l’exposition de ses illustrations pour la jeunesse à la Médiathèque Equinoxe de Châteauroux en octobre 2016 grâce à cette vidéo.
Pendant une trentaine d’années il s’est rendu dans les écoles primaires pour répondre aux questions des enfants et de leurs enseignants et a fait ainsi de belles rencontres.
Il se consacre aujourd’hui au dessin libre. Il a fait don à la bibliothèque d’Argenton de sa collection personnelle de 317 éditions originales d’albums jeunesse (créés entre 1850 et 1950) dont ceux de Benjamin Rabier et Arthur Rackham, et il a offert ses premiers albums au musée de l’Illustration Jeunesse de Moulins.
Modestement, malgré tous les prix reçus pour son œuvre, il estime avoir encore à apprendre des grands “maîtres”. Son œil bleu gris pétille quand il ouvre pour nous un des superbes livres de sa bibliothèque. Il parle avec un enthousiasme intact des chefs-d’œuvre qu’il admire : la composition des tableaux de Jean Fouquet, la finesse de la gravure de Martin Schongauer, l’œuvre de Pisanello, les dessins japonais, dont il s’exerce à faire de fines copies, comme un pianiste s’exerce à faire ses gammes.
Chaque ouvrage qu’il a illustré a donné lieu à un patient travail de lecture et de recherche. Il s’est rendu dans le désert du Néguev pour “le Livre de la Création”, il a séjourné une semaine dans le village dévasté d’Oradour-sur-Glane pour le livre “Oradour la douleur” écrit par Rolande Causse. Pour “Arthur Rimbaud un poète” il a passé trois jours à Charleville s’imprégnant des lieux où le poète a passé sa jeunesse.
C’est avec le même soin qu’il a refait l’itinéraire de George Sand de Nohant à Gargilesse… Il en est issu un bel ouvrage relié “le village en question” (éditions de la Martinière, 2006) où alternent les textes de la romancière (promenades autour d’un village) et son propre carnet de voyage manuscrit, illustré de dessins.
En jean et baskets, alerte comme un jeune homme, il aime par-dessus tout se promener dans les environs, saisir des scènes sur le vif. Il a peu à peu délaissé l’aquarelle. Sur son carnet bleu, il dessine à la mine de plomb, au pastel ou à l’encre de Chine les ” petites choses” rencontrées en chemin : une tomate, un rouge-gorge mort, un arbre près de la rivière et nous sommes émerveillés par la fraîcheur et la poésie qui s’en dégagent.
Parallèlement à son travail de création qu’on peut voir exposé à la galerie “l’Art à la page”, 12 rue Servandoni à Paris (6e) à partir d’octobre 2016, il répertorie 250 carnets de dessins qui représentent plus de 40 ans de travail pour en faire don à la Bibliothèque Nationale de France. Plus de 100 carnets sont déjà conservés en son Centre National de la Littérature pour la Jeunesse, (sous la direction de Jacques Vidal-Naquet).
Naturaliste, figuratif et poétique à la fois, ce dessinateur infatigable estime qu’il “continue encore son apprentissage” et nous offre ainsi une belle leçon de vie…
Actualités éditoriales
En 2014 Les éditions Oskar (Paris) ont publié l’album “La petite nageuse du Nil,
récit d’Héloïse Combes, dessins de Georges Lemoine
Octobre 2015 Les éditions “A dos d’âne”(Paris) ont publié “Gandhi l’avocat des opprimés” récit d’Achmy Halley, dessins de Georges Lemoine
Octobre 2015 les éditions Gallimard ont publié l’album “le Maître de thé”, récit d’Héloïse Combes, dessins de Georges Lemoine
2016 Les éditions Gallimard NRF publieront “Nouvelles orientales” de Marguerite Yourcenar,
dessins de Georges Lemoine
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